Les questions ESG : un sujet en transmission de PME ?
Fabrice ROTH, Professeur des Universités, IAE Lyon School of Management, Associé Entropy-Consulting
Cette question peut prêter à sourire tant les débats se rapportant à l’Environnement, au Social et à la Gouvernance (les 3 piliers de ESG) sont aujourd’hui présents. Les PME sont certes encore peu soumises aux contraintes ESG réglementaires, mais plus à celles de leurs donneurs d’ordre.
Lors des transactions de PME, le pragmatisme économique parait principal et les questions ESG secondaires. L’ESG s’invite néanmoins progressivement, puisque ses données peuvent traduire une excellence ou, au contraire, une sous-performance opérationnelle :
Sur la thématique Environnement, un audit uniquement focalisé sur le coût et non la consommation d’énergie pourrait ne pas mettre en évidence des pratiques opérationnelles peu efficaces et donc une performance financière amoindrie.
Les thématiques Sociales et de Gouvernance révèlent, elles, la portée plus profonde de l’ESG. La valeur d’une entreprise est aujourd’hui largement liée à l’immatériel, en particulier à l’humain.
Or, la valeur du capital humain repose sur trois attributs essentiels : la capacité à se mobiliser pour l’action, le pouvoir compétence, dans le sens de la maîtrise d’une compétence clé et la légitimité, ou incarnation du système de valeur du groupe.
C’est la robustesse de ces 3 attributs clés qu’il s’agit d’apprécier lors d’une transaction, et tout particulièrement son maintien après la cession.
L’introduction par la dernière loi PACTE des notions de raison d’être et d’entreprise à mission devrait aider les dirigeants à les renforcer.